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Sur les campus américains, entre lassitude et entraves, des mobilisations propalestiniennes en perte de vitesse

Entre les deux drapeaux américains fixés sur la carrosserie, un keffieh a été noué autour du rétroviseur de l’imposant pick-up rouge. Samedi 12 octobre, le véhicule, qui affiche un slogan « Palestine will be free » en lettres blanches sur l’une de ses fenêtres, accompagne la cinquantaine de manifestants à travers le campus de l’université du Missouri, dans la ville de Columbia.
De rares voitures klaxonnent en soutien et, sur les terrasses de bar de cette ville étudiante, quelques groupes se moquent du cortège déambulant sur les trottoirs. Jusqu’à la mairie où ils ont prévu une minute de silence, les étudiants, dont plusieurs brandissent un drapeau palestinien, s’époumonent en scandant les slogans contre la guerre au Proche-Orient. « Souvenez-vous des étudiants à Gaza tués avec des armes américaines » ; « Israël, USA, combien d’enfants avez-vous tué aujourd’hui ? » ; ou « Biden et Harris ont choisi leur camp », en référence au soutien du président américain à l’Etat hébreu.
A moins d’un mois de l’élection présidentielle qui opposera Kamala Harris à Donald Trump, l’appui sans cesse renouvelé du Parti démocrate à Israël « décourage » une partie de ces jeunes, décrit Dina Albash, une étudiante en biologie de 20 ans arrivée dans le Midwest depuis Bagdad à la fin des années 2000. Selon la jeune femme, coorganisatrice de ce rendez-vous hebdomadaire avec le groupe Mizzou Students for Justice in Palestine, le nombre de manifestants est passé de plusieurs centaines, fin 2023 et début 2024, à seulement quelques dizaines aujourd’hui.
Un peu plus d’un an après le début de la guerre au Proche-Orient, les manifestations en soutien à la Palestine ne mobilisent plus autant les campus américains. Depuis la rentrée scolaire 2024, en plus d’une « lassitude » décrite par plusieurs étudiants après de longs mois d’actions, les rassemblements en faveur d’un cessez-le-feu subissent de plein fouet la mise en place de nouvelles réglementations par de nombreuses universités à travers le pays.
« Tolérance zéro » pour les masques couvrant le visage ou les blocus dans les dix campus de l’université de Californie. A l’université de Pennsylvanie, les manifestations sont désormais interdites dans les classes, dans les résidences étudiantes et dans la majorité des lieux publics sur le campus. Et à la célèbre université Columbia de New York, dont la présidente, Nemat Shafik, a démissionné au mois d’août à la suite de critiques sur la gestion des rassemblements propalestiniens pendant l’année scolaire 2023-2024, une palissade et des agents de sécurité encadrent désormais la pelouse où les étudiants se réunissaient, en mai.
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